Cette xylogravure est inspirée par une de mes nombreuses photos prises depuis un train allant de Kandy à Ella qui serpentait à travers les plantations de thé, lors d’un voyage au Sri Lanka; je la convertis en noir et blanc.
Le dessin est reporté sur un triplex de bouleau d’épaisseur 4mm, préalablement poncé, traité au bouche-pores et peint en rouge avec une encre à l’eau pour la linogravure.

Après report il est redessiné avec précision (ici au feutre, ce peut être à l’encre de chine).

La gravure peut commencer.

En regardant une des xylogravures de Jean Pierre Lipit qui séchait sur un mur de l’atelier Kasba, j’ai envie de reproduire un effet dégradé pour le ciel de mon paysage.
C’est là que les difficultés ont commencé, mais grâce à ses conseils et de la persévérance, puisque pas moins de 14 essais m’ont été nécessaires pour mettre le processus au point et être enfin satisfait du résultat.

Après les premiers tirages et les retouches de dessin, je décidais de découper la planche en 2 parties pour pouvoir les encrer séparément puisque les couleurs et les techniques d’encrage seraient différentes.

La partie basse de la xylogravure (premier plan) correspond à la technique classique encrage au rouleau avec une encre vignette noire.
La partie délicate c’est le ciel qui est fait initialement en 2 couleurs bleu et gris. Le bleu est une couleur diluée dans du white spirit et encrée avec une brosse cylindrique faite maison à partir d’un pinceau.

Il faut ensuite essuyer délicatement avec un chiffon (Opération critique pour la répétabilité de la qualité des tirages), et essuyer  les parties en bosse avec une cale et du papier qui seront ensuite encrées avec une encre grasse grise au rouleau.

La mise au point l’encrage et l’essuyage m’a demandé de nombreux essais  , comme déjà mentionné.
La deuxième difficulté était de pousser le papier dans les creux. Après divers réglages de pression , et contrairement à la technique normale avec la presse taille douce, j’ai utilisé une combinaison de chemins épaisseur 6 mm et 2 langes.

Le résultat est une sorte de gaufrage, mais on va bien chercher l’encre dans les creux.

Finalement la couleur bleue fut abandonnée au profit d’un gris.

J’envisage d’autres variantes, par exemple sépia dans le futur et bien sûr de nombreux autres paysages…